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Eloge des câlins !

Eloge des câlins !

- Categories : Au coeur de la vie

Câlins !

(article original à retrouver ICI)

Confinement. Distanciation sociale. Protection. Autant de mesures qui relèvent, en cette période troublante, du bon sens. D’une évidence sanitaire, sans pour autant verser dans la panique ni l’angoisse [lire à ce sujet l’article de Jean-Michel Dominique, anthropologue de la santé et expert en santé publique].

Nous sommes quelques uns à prendre conscience, avec un certain trouble, que la situation de pandémie qui assaille le monde signifie deux choses : d’une part, des humains vont souffrir, mourir, et se perdre les uns les autres – oui, c’est le lot quotidien habituel de l’humanité, et le traitement médiatique de cette crise ne fait que le rendre hautement visible, je n’en suis pas dupe, mais autant valoriser le lien humain que cela déclenche en nous ; d’autre part, le confinement annihile les possibilités d’interactions tactiles et les réduit à la stricte sphère familiale interne. Formulé autrement : plus de bises, plus de poignées de main, plus d’accolades ou de tape dans le dos… plus de câlins ! Sorti de nos enfants et conjoints, nous voilà affrontant un désert en terme de tendresse. J’ai donc envie de vous parler de câlins…

Les câlins… ce qui nous est le plus formellement interdit en ces temps troubles de pandémie. Mais attention ! il ne faudrait pas qu’après, une fois sorti de ce tunnel de confinement, l’on reste dans la hantise du toucher et de la tendresse.

Donc : éloge du câlin !

J’ai conscience que pour beaucoup, le terme câlin ne s’applique sans doute qu’à la tendresse prodiguée à nos enfants ou à notre partenaire conjugal. Moi le premier, sans même y penser tant c’est un besoin vital, je consacre chaque jour un temps considérable à papouiller, caresser, chahuter, enlacer les trois femmes qui occupent mon espace intime – lire : mon cœur et mon âme – à savoir mes deux filles et mon amoureuse.

Les temps de câlineries avec mes filles sont des incontournables ; la question ne se pose pas. Chaque jour comporte ses multiples séances, improvisées et programmées. Et à côté, il faut dire aussi que je suis complètement magnétisé par Sarah. Son être m’attire constamment, c’est une force étourdissante. Je ne parle pas (que) de sexualité ; je parle de l’élan irrépressible qui pousse à toucher, tenir, attirer à soi une personne que l’on aime. D’un mélange de tendresse et de gourmandise, d’un élan de fusion aimante. D’un amour concret, qui demande du physique, du réel. C’est une faim insatiable et pourtant nous sommes transportés à la moindre bouchée.

Récemment, mon ancienne compagne – avec qui les contacts physiques avaient totalement cessé depuis qu’elle m’a quitté voilà plus de quatre ans – bouleversée par cette situation de pandémie, m’a demandé de la prendre dans mes bras. Comme moi, elle faisait le constat énoncé en introduction et son “animalité”, si je puis dire, autant que son humanité, réclamaient une dose de tendresse, de réconfort, de toucher – de vrai. C’est cet événement, en rupture avec la continuité distante de la relation qu’elle entretenait jusque-là, qui m’a donné envie de rendre hommage aux câlins et leurs vertus.

Mais comment donc les câlins peuvent-ils être si essentiels à notre bien-être et à ce point dévoyés, maltraités ou ignorés en société ?

Attardons-nous brièvement sur l’étymologie du verbe “embrasser”, qui ne dupe personne…

EMBRASSER (selon le dictionnaire Larousse) : 

  • Donner des baisers à quelqu’un : un père qui embrasse ses enfants.

  • Littéraire Prendre, tenir entre ses bras quelqu’un ou quelque chose ; étreindre : Il embrasse le réverbère pour éviter de tomber.

  • Littéraire Adopter un métier, un parti, une opinion, s’y engager : Il avait embrassé la carrière militaire.

  • Saisir par la vue quelque chose dans son ensemble : embrasser du regard une chaîne de montagnes.

  • Littéraire Concevoir quelque chose, le saisir par la pensée : Un esprit qui embrasse les données complexes d’un problème.

  • Littéraire Englober, contenir quelque chose dans sa totalité : Ce roman embrasse un demi-siècle d’histoire.

C’est ce dernier point qui m’interpelle : “contenir, englober une chose dans sa totalité”. Embrasser, ou, dirons-nous, enlacer quelqu’un, est le geste le plus intégral et le plus puissant dont nous disposons pour signifier notre attachement, notre amour. Quoi de plus intense en effet que d’englober une personne que l’on chérit ? de la contenir, toute entière pour ainsi dire, dans nos bras ?

Embrasser est une transformation d’un verbe en ancien français : “embracier”. Il y a mille ans, nos ancêtres évoquaient par là le geste de se tenir dans les bras l’un de l’autre. Par dérivation, nous l’employons désormais pour parler de donner un baiser. Mais il est bien plus vaste finalement !

Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 « tenir entre ses bras (le plus souvent en signe d’affection) » [d’où « donner un baiser »] (Roland, éd. Bédier, 2202); 2. ca 1130 enbracier « saisir, se charger de » (Juise, 86 ds T.-L.); 3. 1580 « contenir, comprendre » (Montaigne, Essais, éd. A. Thibaudet, livre I, chap. XX, p. 119); 4. av. 1662 « saisir par la vue, la pensée (une chose dans son étendue) » (Pasc., Pens. III, 16 ds DG). Dér. de bras*; préf. en-*; dés. -er.

Ortholang

Mes filles exercent sur moi des embrassades en mode pêle-mêle ; des bras, des jambes, de tout leur corps, comme des petits singes, elles m’étreignent avec force et je leur rends bien volontiers. Je ne connais pas de façon plus puissante de câliner.

Je câline toute ma famille, c’est à la fois évident et naturel pour nous tous – ma maman bien entendu, mon père (pas facile de l’enlacer ce grand gaillard qui me dépasse encore d’une demi-tête !), mon frère et ma sœur. Cette dernière – vous connaissez peut-être son blog magnifique et émouvant, L’étoile Léo, consacré à son deuil parental – partage avec moi cet instinct câlin. Nous pouvons passer une journée ensemble, à vaquer chacun à nos occupations, côte à côte, et régulièrement, sans que ce soit un acte conscient, délibéré, au détour de nos errances et activités, nous enlacer sans mot dire, aussi naturellement que si nous nous tapions dans la main.

Je partage ce goût du câlin entier avec plusieurs ami(e)s qui savent s’y abandonner corps et âme et y faire don de tout leur être. La rencontre avec un de mes bons amis actuels, un grand et beau gosse poivre et sel, est un souvenir particulièrement marquant : il était en visite dans notre habitat groupé, par curiosité ; nous ne nous connaissions pas du tout mais au premier regard, je savais que j’avais envie d’être dans ces bras là. Quand nous sommes devenus rapidement des copains, il m’a confié avoir ressenti pareil, et d’ailleurs nous avons toujours eu l’habitude de nous enlacer.

Irène et moi ne manquons jamais de nous faire un gros câlin lorsqu’on se voit, et elle le pratique chaque matin de ses stages avec ses stagiaires

Le câlin est la traduction physique de la rencontre de deux âmes. Aucun besoin de forcément sexualiser cet acte totalement naturel et humain, il s’applique et se pratique en toutes circonstances (sauf celle de la pandémie de coronavirus hein ?) et il vous procure une somme de bienfaits !

Kathleen Keating, psychologue et auteur de plusieurs ouvrages notamment sur les bienfaits des câlins disait :

“Les câlins, mieux que l'Espéranto, parlent une langue universelle.”

Kathleen Keating

Une remarque particulièrement intéressante dans une société qui a tendance à l’individualisme et où les gens vivent seuls contrairement au passé où l’on vivait parfois à plusieurs générations sous le même toit.

Le câlin, une réaction "en chaîne"

Que se passe-t-il lorsque vous enlacer une personne – ami(e) proche, inconnu(e), enfant ? Céline Rivière est neuropsychologue et a publié un livre sur les câlins. Dans un entretien avec Psychologies magazine, voilà ce qu’elle expliquait…

Un câlin va libérer une hormone : l’ocytocine. On l’appelle hormone de l’attachement, ou hormone du bonheur. Cela se produit dès que l’on prend dans ses bras, ou que l’on est pris dans les bras de quelqu’un pendant au moins vingt secondes. Produite par le cerveau, elle a un effet d’apaisement et engendre une sensation de bien-être immédiat. Elle fonctionne lorsque l’on est en état de calme et de plénitude. C’est bien évidemment le cas lors d’un câlin, mais cela peut aussi se produire lorsque vous êtes allongé sur une plage au soleil ou quand vous méditez. C’est l’antagoniste de l’hormone du stress, la cortisone. Mais ce n’est pas seulement une question hormonale. Les câlins nous font du bien car ils nous renvoient au tout petit enfant que nous étions. Celui qui est câliné, pris dans les bras de quelqu’un, en sécurité. Et lorsqu’une personne nous adresse un geste assimilable à de la bienveillance et à de l’amour, on est envahi par un sentiment de bien-être.

Les neurosciences étudient par exemple le rôle des neurones miroirs. Quand l’autre en face de nous réalise une action, cela éveille la même chose en nous au niveau de notre activité neuronale. Si je vois quelqu’un arriver vers moi pour me prendre dans ses bras, je vais ressentir quelque chose de l’ordre de la bienveillance, du positif. Je serai en confiance. Au niveau de la peau, les corpuscules tactiles – des petits récepteurs – nous permettent d’envoyer un message au cœur pour lui indiquer le bien-être que l’on ressent lorsque l’on est touché.

[...] Découvrez la suite de l’article sur le blog de Damien, 

un récit agrémenté de jolies photos !

On vous fait plein de câlins et on vous retrouve demain !

Sarah & Aurélie

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